Richard Folly

Les impacts socio-économiques de l’érosion côtière au Togo

Érosion côtière à Baguida, périphérie de Lomé
Érosion côtière à Baguida, périphérie de Lomé

 Selon le rapport de la deuxième communication nationale du Togo sur les changements climatiques, de novembre 2010, l’érosion côtière est un phénomène constaté depuis 1968, après la construction du port de Lomé, et provoque dans ce paysage côtier un effet catastrophique car plusieurs centaines d’hectares de terre utilisée ont disparu sous la mer ; la pollution sédimentaire envase les systèmes marins.

Plusieurs chercheurs, universitaires et scientifiques mènent des travaux d’études sur le sujet. « On constate d’une manière générale dans le monde que les côtes sableuses et de vases reculent. En Afrique de l’Ouest par exemple la vitesse de recule de la côte est importante et varie entre 6, 12, 15 mètres selon les endroits. Ainsi peut-on avoir sur un kilomètre, plusieurs mètres de recule de côte », remarque le Professeur Adoté Blim Blivi de l’université de Lomé, responsable du Centre de Gestion Intégrée du Littoral et de l’Environnement (CGILE).

Il faut reconnaître que les côtes en Afrique subissent le processus d’érosion d’autant plus qu’elles portent les grandes villes capitales des pays, les industries ou encore les populations importantes. À la construction de grands ports qui interceptent la circulation des sédiments, s’ajoutent des causes liées à la nature même des côtes. « Au Togo, les dynamiques d’érosion et d’accumulation sur le littoral sont principalement liées à la présence du port autonome de Lomé, qui est en eaux profondes. Ces ouvrages reconditionnent les courants d’eau, leurs circulations, les vagues, les flux de sédiments » précise le Professeur Blivi.

En réalité, le phénomène de l’érosion est un processus naturel. Il est lié aux phénomènes de précipitation, d’ablation, de transport, et le dépôt de sédiments. L’érosion côtière est un phénomène similaire avec l’arrivée des vagues sur la côte. Cependant, elle est accentuée par certaines activités humaines, et ses conséquences sur les populations ne sont pas négligeables. Elles sont fortement ressenties dans le quotidien des populations et même sur les activités génératrices de revenu, notamment l’agriculture dans la zone.

« Au fil des années, nous perdons nos terres » confie amèrement le sieur André, un habitant de Baguida que nous avons rencontré sur le terrain. Bien plus encore, pour le jeune lycéen Frédérique Kouvianou, « le problème majeur lié à l’érosion côtière dans la zone, c’est le déplacement des populations, car pendant les saisons pluvieuses le quartier est inondé ».

Habitations menacées par l'érosion littorale, Baguida
Habitations menacées par l’érosion littorale, Baguida

« Les impacts du phénomène de l’érosion côtière au Togo sont plutôt catastrophiques ; avant il y avait des champs, des cocoteraies qui n’existent plus aujourd’hui. Sur le plan biologique et environnemental toute la végétation est partie », affirme Wilson Kpoti Bahun, hydro géomorphologue, expert en Systèmes d’Information Géographique (SIG), et assistant de recherche au CGILE. « Le phénomène a déjà emporté deux voies bitumées, des cocoteraies, etc. Si rien n’est fait, la troisième route aussi va partir », a ajouté Wilson. Selon lui, l’origine du mal remonte aux ouvrages du barrage d’Akossombo depuis la haute Volta au Ghana. En effet ce barrage constitue un retenu de sédiments, qui crée un déficit en sédiments qui devraient nourrir la côte.

Sur le plan religieux, il y a eu des perturbations dues au déplacement des autochtones, ce avec les divinités. « Les gens ont perdu beaucoup de terres, beaucoup de champs. Ce qui fait qu’ils n’ont plus de travail ni de revenu. Ils ont aussi perdu des maisons avec pour effet des déplacements importants de populations. La remarque est que les propriétaires d’hier sont devenus des locataires » a souligné Wilson. Il n’a pas manqué de relever le traumatisme des victimes, de voir du jour au lendemain leurs maisons détruites, après de lourds investissements dans la construction. Vrai n’est-ce pas ? Il s’agit bien là d’un dégât incalculable sur le plan matériel mais aussi sur le plan affectif et psychologique. « On ne peut pas dédommager l’affectif » a-t-il précisé.

Par ailleurs les jeunes n’ayant plus d’embarcation pour faire la pêche, vont prélever des graviers dans la mer à des fins économiques, ce qui accentue l’érosion sur la côte. D’autres s’adonnent à l’activité de vente de sable de mer, ce qui a été interdit pour protéger les plages togolaises.

Route bitumée emportée par les eaux, Baguida
Le Beach-Rock, une roche sédimentaire dans la zone littorale , Baguida

Face au phénomène de l’érosion côtière, l’État togolais a mis en œuvre la technique du « Pic de rochers » à Aného, environ 45 kilomètres de la ville de Lomé. Il s’agit de la protection de la plage avec des enrochements, des pavages constitués de gabions installés sur un socle en granite. Bref, un dispositif qui bloque les coups de boutoir des vagues contre la côte. Ce projet a permis de protéger la côte contre les effets de l’érosion côtière sur environ 3500 mètres à travers la construction de 9 épis, avec pour effet la stabilisation de plus de 500 mètres de berge de l’embouchure du Lac Togo.

En effet les ouvrages de protection du littoral à Aného d’un montant global d’environ 3 milliards de francs CFA, ont commencé depuis 2010, et réceptionnés en avril 2014, par le président de la république, SEM Faure Gnassingbé. Au-delà de ces ouvrages de protection du littoral, on en remarque également une série jusqu’au village de Goumou Kopé, qui se trouve protégé. On peut citer de même celui de Kpémé, qui protège le littoral contre les effets de l’usine de traitement de phosphate. D’autres ouvrages sont actuellement en cours de construction. Pour Wilson, « l’érosion côtière n’est plus un risque, c’est un fait géographique majeur » qu’il va falloir nécessairement maîtriser.

Il est clair aujourd’hui que l’érosion côtière n’est pas un mythe ou encore moins la manifestation d’une quelconque malédiction venant des divinités : des croyances populaires parfois citer pour expliquer le phénomène. Il s’agit bien d’un fait géographique réel. Pour en sauver les populations et l’avenir des localités situées sur le littoral togolais, il va sans dire que le gouvernement togolais, les autorités compétentes de gestion de l’environnement, devraient initier puis mettre en œuvre de nouvelles politiques environnementales. L’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE Togo) entre autres, devrait veiller à l’audit environnemental des industries et sociétés installées sur le littoral, et exiger d’elles une étude d’impact environnemental et social ; afin de mettre en œuvre les textes en vigueur.

En plus des ouvrages de protection déjà existant, dont certains vétustes, il est nécessaire de construire davantage d’ouvrages adaptés, à très longue durée de vie. Il est également important voir indispensable de sensibiliser fréquemment les populations le long du littoral, sur les bonnes pratiques et les mesures d’adaptation à l’échelle locale.

Richard Komlan Folly


Avril de la Terre

Comme les Nations Unies préfèrent la nommée, journée internationale de la Terre nourricière, la journée mondiale de la Terre, c’est chaque 22 avril. Ça je ne le dirai plus prochainement, sinon ce serait trop de répétions. Car j’en avais déjà parlé sur ce blog. Même si la pédagogie de l’éducation c’est la répétition, il nous faut avoir de la mémoire. Quoi répétition, pédagogie, éducation, mémoire, et quoi encore. Ce n’est quand même pas une salle de classe ici ?

Désolé on se calme, cher lecteur tu as raison, surtout que j’ai été trop absent ici, pour revenir en donneur de leçon. Mais c’est juste que cette année, le thème de la journée internationale de l’environnement c’est « l’environnement et l’éducation aux changements climatiques. » Tu as vu le rapport ? Bref. L’humain doit devoir décider un jour de rester dans les beaux discours ou agir en faveur de sa seule « demeure ». Ce sera tout pour ce billet. Et si après avoir regardé cette vidéo tu n’as pas pigé la leçon, bah c’est que la Terre est mal barrée.

Le 22 avril c’est aussi le jour où tu veux tellement être à la place des arbres. Il y a tellement d’initiatives en faveur de l’environnement que je crains qu’un jour, les humains vont commencer par envier les arbres. Au-delà des discours politiques, la mise en terre de nouveaux plants, les expositions d’art environnemental, les concerts « green », et que sais-je encore ? Il y a ceux qui s’entrelacent autour des arbres. Ont aurait tout vu dans cette affaire des enjeux et problématiques de l’environnement.

Vivre avec les arbres


A la COP21, l’Afrique a réclamé une réparation de l’injustice climatique

Inondation à Djibouti @Flickr
Inondation à Djibouti | Image @Flickr.

La 21e conférence des parties sur le changement climatique (COP21) s’est déroulée du 30 novembre au 11 décembre 2015. A cet effet, les représentants de la communauté internationale s’étaient réunis à Paris pour tenter de limiter le réchauffement climatique mondial à 2 °C d’ici 2050. Contrairement à ce que beaucoup peuvent s’imaginer, cette rencontre était plus qu’ailleurs attendue en Afrique. Retour sur cet événement, avec le document COP21 : Réparer l’injustice climatique en Afrique.

En effet, l’Afrique compte le plus grand nombre de pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique dans le monde. Les effets du réchauffement sont d’ores et déjà sensibles en Afrique. « Des sécheresses aux inondations chroniques, il y a de quoi expliquer le nombre grandissant de migrations internes et/ou en direction des autres continents. »

Je pense qu’au-delà de ces quelques problématiques et enjeux qui expliquent l’attention particulière que l’Afrique a porté à la COP21, il y a aussi et surtout l’importance pour le continent de se faire réparer les injustices climatiques dont elle est victime. Il ne s’agit pas ici d’une envie de coller une fois de plus une image de « victime» à l’Afrique comme c’est monnaie courant dans la plupart des débats. Au contraire, je pointe simplement le doigt sur des faits dont l’Afrique n’a point besoin de souffrir tant les responsables directs de ces actes sont bien connus.

Qu’est-ce que l’injustice climatique ? Je la définis comme une dette écologique contractée par la plupart des pays occidentaux et asiatiques à l’égard de l’Afrique, du fait de leurs responsabilités historiques dans le changement climatique – dont l’Afrique ressent le plus souvent les effets néfastes.

Il est évident que le changement climatique est un phénomène planétaire qui ne connaît pas de frontières. C’est-à-dire que les conséquences éventuelles des pollutions d’origines européennes, asiatiques ou américaines sont ressenties en Afrique. Avec parfois des pics de mesure, d’autant plus que le continent dispose de peu de moyens et d’infrastructures inadéquates à l’adaptation aux changements climatiques. Dans ces conditions, il est impératif que les auteurs des pollutions – entre autres causes du réchauffement planétaire – soutiennent les efforts du continent africain pour la mise en place d’infrastructures et de programmes à la hauteur d’une adaptation efficace.

Ainsi, pour Benjamin Bibas et le collectif Wangari Maathai, auteurs d’un document élaboré dans le cadre de la COP21, il est important de « proposer quelques pistes d’actions pour rendre plus opérant certains des dispositifs internationaux prévus pour réparer les injustices climatiques. » Selon Aïssatou Diouf, chargée de plaidoyer Climat à l’ENDA Tiers-Monde, « sur les dix pays les plus vulnérables au changement climatique, six sont africains. »

L’Afrique est ainsi le continent qui subit le plus les conséquences du changement climatique, bien que « l’Afrique [ne soit] responsable que de 4 % des émissions globales, et [n’ait] historiquement presque aucune responsabilité dans le stock de GES (1) dans l’atmosphère. » Par ailleurs, cette adepte de l’écologie politique avait anticipé qu’à la COP21, l’Afrique proposerait « que le réchauffement global soit limité à 1,5 °C, et que le Fonds vert pour le climat atteigne 100 milliards de dollars. » De quoi accompagner le continent dans ses effort d’adaptation au changement climatique.

Mildred Barasa est la secrétaire générale du African Network for Environmental Journalists (ANEJ). Elle était présente à la COP21. Si elle soutient que « les pays développés devraient alimenter le Fonds vert pour le climat à hauteur d’au moins 100 milliards de dollars pour aider les pays pauvres à passer à une économie faiblement carbonée, » c’est parce qu’elle pense – en se penchant plus sur le cas pratique du Kenya – qu’« à cause de la surexploitation des terres arables, du déversement des déchets et du changement climatique, quatre facteurs importants menacent l’environnement au Kenya : la pollution de l’eau, l’érosion des sols, la désertification et le braconnage. »

Je partage ses points de vue. Je ne démens pas pour autant que rien n’est fait par les premiers responsables du changement climatique pour en contenir les conséquences. Malheureusement, même les initiatives palliatives – de réduction des effets négatifs de l’exploitation de ressources minières par exemple – ne pourront pas aider à la réparation de l’injustice climatique sur le continent africain. Ces initiatives contribuent bien souvent et subtilement à endormir la conscience des populations victimes, et à édulcorer la vigueur des acteurs du changement et des militants écologistes. Elles proposent des solutions très localisées souvent dans les limites du site des carrières.

Ces stratégies d’adaptation sont donc à mon avis des solutions partielles et à court terme face aux problèmes environnementaux engendrés par la surexploitation des ressources naturelles. Un exemple concret de ces stratégies d’adaptation au changement climatique est The Quarry Life Award« un concours international visant à promouvoir la biodiversité dans les carrières et à développer les connaissances en la matière. » Un dispositif qui donne la force aux responsables de carrières de montrer leur soutien et leur engagement pour la protection de l’environnement mais qui, malheureusement, n’est pas à la hauteur des dégâts environnementaux causés par leurs activités. C’est assez subtil.

Par ailleurs, du point de vue de l’ancien ministre de l’Environnement et de la Pêche du Sénégal, Haïdar El Ali, « pour qu’une action marche, sa gestion doit être participative. Les solutions doivent venir par le bas et être reproductibles. » S’il pense aussi que le politique a le moyen d’agir, c’est parce qu’il a été et reste l’un des politiques écologistes les plus influents d’Afrique. Il met ici le doigt sur la nature des actions et décisions politiques visant à réduire les impacts du changement climatique sur le continent africain. Des décisions souvent prises sans consultation des populations à la base, qui ne durent pas dans le temps par manque de fondement solide. « Dès le début des années 2000, nous avons commencé à infiltrer le monde politique. Tout en gardant une idée claire en tête : l’écologie doit venir avant la politique. »

Pour moi, ce qui est également intéressant dans le travail élaboré par Benjamin Bibas et le collectif Wangari Maathai, c’est la proposition d’une dizaine de recommandations à l’égard des organisateurs de la COP21 afin que la réparation de l’injustice climatique de l’Afrique soit une réalité. Ainsi ils ont recommandé :

1. De rendre l’accord de Paris contraignant, en prévoyant un mécanisme de surveillance et d’indexation des Contributions au Fonds vert pour le climat qui prenne en compte les engagements des Etats et qui soit pénalisant en cas de non-respect de leurs obligations.
2. D’utiliser des financements innovants (taxes mondiales sur les transactions financières, sur les billets d’avion, sur le fret maritime…) pour abonder le Fonds vert pour le climat et parvenir à collecter plus de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
3. D’instaurer une obligation de participation des communautés locales aux projets d’adaptation et d’atténuation financés par le Fonds vert, et de conditionner les projets au respect des droits et de la condition des femmes ainsi que des minorités.

Je vous propose de découvrir les autres recommandations en consultant le document complet COP21 : Réparer l’injustice climatique en Afrique.

Sans vouloir polémiquer, la grande question que je me pose reste toujours sans réponse. Deux mois après la COP21, qu’est-ce que les organisateurs ont fait ou entendent faire de ce document et surtout des recommandations qui y figurent ? Je reviendrai sur ce sujet dès qu’il y aura du nouveau.

(1) GES : Les Gaz à Effet de Serre sont des gaz qui absorbent une partie des rayons solaires en les redistribuant sous la forme de radiations au sein de l’atmosphère terrestre, phénomène appelé effet de serre. L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs d’impact responsables du réchauffement climatique.


Vous aviez dit sel gemme ou sel j’aime ?

Le sel, ses caractéristiques principaux sont sa capacité d’assaisonnement et la conservation des aliments.

Dans le monde des défenseurs

 de l’environnement, des militants écologiques ou des adeptes des modes de consommation et de production durables, on dit souvent que les humains se tuent bien souvent à table. Dans le même sens j’ai écrit récemment cette maxime :

 « La nourriture qui sort de nos cuisines est aussi atroce que l’arme des usines ». Il s’agit en fait de deux vers d’un de mes textes de chanson en faveur de l’environnement.

Aujourd’hui nous allons apprendre un peu sur sel gemme, communément appelé sel de cuisine ou encore le chlorure dans un contexte scientifique. Bien. Le sel gemme est composé de chlorure de sodium jusqu’à 99,8 %, de silicate de calcium. Il contient également de l’iode, essentiel à la vie et sans lequel on développe une maladie appelée le goitre. Quel que soit sa nature le sel provient toujours de la mer. Nous l’ignorons bien souvent mais l’exploitation du sel revêt des aspects qu’il est important de réglementer. Le Sénégal par exemple a mis en place une procédure de délivrance du certificat de qualité pour l’exportation du sel. Ce certificat qui atteste la qualité en iode du sel est obligatoire pour exporter le sel au Sénégal et accompagne la déclaration en douane.

La consommation du sel gemme peut à long terme avoir des conséquences indésirables sur le devenir de notre santé. Surtout si nous savons tous que l’organisme humain devient naturellement faillible avec l’âge. En effet beaucoup de scientifiques s’accordent pour dire que « ceux qui souffrent des maladies rénales et cardiaques notamment l’hypertension, ou autres problèmes de santé ne doivent pas augmenter leur consommation du sel sans consulter préalablement leur médecin. »

Selon le site nutritionproj.com, la consommation excessive de sel peut mener à l’asthme, la maladie d’Alzheimer, l’hypertension, le cancer de l’estomac, l’ostéoporose… On croit que la mémoire et l’intelligence peuvent être affectées à trop consommer le sel. Le site poursuit je paraphrase : quand une quantité excessive de sel est prise, le corps retient plus d’eau, ce qui augmente la pression artérielle. L’effet à long terme d’une pression artérielle élevée signifie plus de risques de crise cardiaque, accident vasculaire cérébral, les maladies rénales.

Par ailleurs anses.fr dit : « L’excès de consommation de sel est aujourd’hui reconnu comme un des facteurs de risque d’hypertension artérielle et de maladies cardio-vasculaires, ainsi que d’autres maladies, dont le cancer de l’estomac. Une consommation excessive pourrait favoriser l’élimination urinaire du calcium et favoriser ainsi l’ostéoporose, une maladie provoquant la fragilisation des os et pouvant favoriser l’apparition de fractures. »

Il serait bien que les gouvernements se penchent sérieusement sur la question su sel. Surtout dans les pays africains. Comme c’est le cas au Sénégal avec la délivrance d’un certificat d’exploitation du sel. Le sel est bien entendu un minerais pas comme les autres. Probablement le seul qui rentre directement dans nos assiettes. Toute proportion gardé il représente un danger pour la santé s’il est consommé au-delà de la normale. Tout comme sa carence dans l’organisme peut être à l’origine de mal comme le goitre. Bon. En tout cas et dans tous les cas à chacun de faire le juge. Je dirais simplement que trop aimé le sel est un grand danger. Il est à consommer avec modération. Espérant que ce billet n’est pas trop salé…


Les maîtres du sable

Ce billet vient en introduction à la nouvelle catégorie Landart sur ce blog. Celle relative au Land art, une branche de l’art contemporain dont les matières premières et le cadre sont liés à la nature elle-même. Il s’agit bien souvent de sable, de pierres, de bois, de l’eau entre autres. De fait certains l’appellent tout simplement art environnemental.

Puisque c’est de l’art, dont il s’agit, nous irons à l’essentiel pour découvrir et livrer la beauté du génie. Si je ne me trompe l’art, c’est aussi et avant tout la capacité d’être ou de faire léger pour inspirer la profondeur. Très bien. Nous irons à Gorée. Une petite île au large de Dakar. Gorée est un ancien comptoir français pendant le commerce des esclaves. Aujourd’hui son économie est essentiellement touristique, mais aussi artistique. Ses artistes n’y vivent pas de sable, mais du revenu des œuvres d’art réalisées avec du sable.

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Souvenirs. Nous étions en 2013. Dans les courants du ProjetEOF. J’étais à Dakar, puis une visite à Gorée avec mes amis. Là, j’avais découvert des artistes que je nommerai plus tard les maîtres du sable. De véritables génies de sable. C’est impressionnant de voir ces jeunes habitants de l’île à l’œuvre. Pour faire leurs travaux, ils collectionnent des sables de différentes couleurs un peu partout en Afrique de l’Ouest. Puis, ils en font des œuvres d’art impressionnantes, dont j’ai toujours le souvenir gravé dans mon esprit. On pouvait remarquer des sables de différentes couleurs entre blanc, noir, vert, café, marron, rouge ou rose. Leurs origines : ils sont collectés depuis des déserts, volcans ou plages. Et chaque couleur selon l’origine du sable avait une signification particulière.

Il y a chez ces artistes de la spontanéité, comme quelque chose d’intuitif. Je me souviens comme si c’était encore hier. Sur une table, j’ai vu se dérouler devant mes yeux un bout de sac de riz. Une main tournoyait au-dessus l’aspergeant de sable. De différentes couleurs bien sûr. Ensuite c’était fini. C’est seulement à partir de ce moment que vos yeux s’ouvrent et que votre esprit se rend compte de ce qui vient de se passer. Si vous pouviez regarder d’un œil nouveau l’image à la Une, vous comprendriez.

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Aux sables, ces jeunes artistes ajoutaient selon le besoin d’autres substances notamment de la colle ou de la gomme. Pour vous permettre d’être dans le bain de cet univers artistique unique, j’ai trouvé pour vous cette vidéo postée sur Youtube. Il s’agit d’une belle démonstration de la fabrication des œuvres d’art avec du sable à Gorée. Maintenant s’il vous arrive d’aller voir ces artistes hors du commun, gardez-vous de poser des questions du genre : « Comment est-il possible de vivre de sable ? » Entre nous, ces génies sont bien des humains dont j’admire toujours la très grande humanité. Bonne re – découverte.


Allo, ici la Terre

Nous sommes bien le 22 avril, journée mondiale de la Terre. En cette année, 2015, afin de célébrer notre « maison » à nous  Terriens, les nations du monde invitent à agir pour sauver la planète; la devise  : « C’est notre tour de gouverner ».

La journée mondiale de la Terre a été célébrée pour la première fois le 22 avril 1970. Elle est reconnue depuis comme l’événement environnemental populaire le plus important au monde. Son fondateur le sénateur américain Gaylord Nelson a pris sur lui d’encourager les étudiants à mettre sur pied des projets de sensibilisation à l’environnement autour d’eux. Aujourd’hui, la journée de la Terre est célébrée, à travers le monde, dans plus de 184 pays.

Cartographions_La_Terre

Ici au Togo les étudiants de la faculté de géographie de l’université de Lomé, précisément les membres du Club Géo ce sont préparés activement. Une semaine avant le grand jour, nous sommes sortis sur le terrain, loin des amphis et des bureaux, avec la communauté OpenStreetMap Togo. Une communauté de cartographes 2.0. Nous sommes sortis équipés de GPS (Global Positioning System), de smart phones, de tablettes tactiles, d’appareils photo, des blocs-notes, de stylos. Un seul objectif en tête : cartographier toutes les dépressions fermées de la ville de Lomé. Chose faite au jour d’aujourd’hui. C’est ainsi que nous avons commencé les préparatifs de la journée mondiale de la Terre 2015.

Cartographions_Les_Depressions

Ce mercredi 22 avril en réponse à l’absence d’activités qui devraient marquer la journée, nous sommes une fois encore sortis sur le terrain. Cette fois ce sont les quartiers aux alentours de l’université de Lomé que nous avons pris d’assaut. Avec les mêmes équipements de cartographie. Nous étions une quinzaine de jeunes, sous les regards interrogateurs des gens qui ne savaient vraiment pas ce que nous faisions sous le chaud soleil.

Journee_De_La_Terre

Au-delà de ces modestes actions que nous avons menées pour célébrer à notre manière la journée de la Terre, je trouve quand même regrettable que les voix les plus autorisées n’aient pas donné le ton. Mais j’ose croire que les choses changeront d’ici peu…

Mais voici pour vous Youssou Ndour en attendant le choc.


De la célébration de la Francophonie

Il y a quelques jours le monde entier célébrait le mois de la francophonie. A cet effet plusieurs initiatives ont été entreprises pour donner des couleurs de vie à cette célébration. Sur le plan international la Francophonie a d’abord lancé la campagne « je suis jeune, j’ai ma planète à cœur » dans le cadre de la consultation des jeunes sur le climat. Dont la secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean a déjà donné les premiers résultats.

Ici au Togo la célébration du mois de la francophonie était essentiellement marquée par le concours de l’innovation scientifique et technologique pour le développement durable. Concours organisé par le Bureau Régionale de l’Afrique de l’Ouest de la Francophonie (BRAO) en collaboration avec l’université de Lomé. Il était à l’intention des étudiants des universités privées et publiques du Togo. Et démontre du potentiel de l’engagement des jeunes pour le développement durable. Mais également de l’engagement de l’université de Lomé et de l’Afrique de l’Ouest dans une démarche de développement technologique.

Le concours a pour but de détecter les jeunes talents dans le domaine des énergies renouvelables, l’eau, l’environnement, l’agriculture mais aussi des Technologies de l’Information. Au total soixante et un projets sont enregistrés. Seize retenus et soumis au jury. A l’arrivé dix projets seulement sont déclarés gagnants. Ceci sur la base de la prise en compte des projets de la thématique retenue par la Francophonie cette année, mais également du genre.

Ministre Octave Nikoué Broohm de l'enseignement supérieur remettant le 1er Prix
Ministre Octave Nikoué Broohm de l’enseignement supérieur remettant le 1er Prix

Mr. Tharcisse Urayeneza est le Directeur du Bureau Régional de l’Afrique de l’Ouest de la Francophonie. Présent lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours, il est revenu sur le fait que cette année Organisation International de la Francophonie a choisi comme thème : jeunes, environnement et climat. Pour sensibiliser la jeunesse. Thème qui témoigne de la préoccupation de la Francophonie de la précarité de la qualité de vie à laquelle, fait face les jeunes francophones. Notamment en ce qui concerne le chômage.

Il est claire aujourd’hui que l’un des moyens les plus sûrs pour faire face à ce défi lié à l’employabilité des jeunes, c’est l’innovation dans les domaines de la science et la technologie. Pour y arriver il est important de mettre en avant l’innovation scientifique dans les secteurs dont notre vie quotidienne a besoin. « Nous nous sommes trompés de stratégie pendant très longtemps » Tharcisse Urayeneza.

Selon la présentation de la stratégie jeunesse de la Francophonie plusieurs défis sont à relever par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Il s’agit notamment du défi du non accès des jeunes à l’emploi. Une formation qui n’est toujours pas encore adaptée au marché de l’emploi. La non intégration des jeunes dans les organes de prise de décision. Les maladies dont la drogue, les stupéfiants, les MST. Le non accès à la Technologie de l’Information et de la Communication ou encore la fracture numérique.

Parlant du thème « je suis jeune, j’ai ma planète à cœur » retenu cette année par la Francophonie, je vous invite à écouter cette chanson de Yannick Noah que je classe volontiers dans la catégorie des chansons de la Terre. Aux arbres citoyens !! !


Que de poissons dans « la Main de Dieu »

Chères lectrices, chers lecteurs je vous passe le bonjour, espérant que vous allez bien et que ce billet vient vous trouver au bon moment. Aujourd’hui je viens avec l’envie sans cesse grandissante de vous raconter des histoires de plus en plus belles.

Pour cette fois il s’agit des éléments rassemblés lors de ma visite à la ferme piscicole « La Main de Dieu », dans la localité de Kovié à environ trente minutes de route de la ville de Lomé.

Situé à environ vingt-cinq kilomètres au Nord de Lomé, au Togo Kovié c’est aussi une histoire de culture de riz. Sur laquelle je reviendrai éventuellement dans un autre billet. Aujourd’hui nous allons raconter une histoire de poisson, de passion, presque une dévotion religieuse. Bien. Je vous conseille de bien vous accrochez, nous partons en voyage.

Ce matin là mon ami Aké Amazan m’attendait impatient. Il devrait m’amener chez son oncle qui allait nous conduire à « la Main de Dieu ». De fil en aiguille « son oncle » devint très vite « notre oncle ». L’homme était d’une taille un peu au-dessus de la moyenne, et d’une candeur impressionnante. Une première impression sur l’oncle Céphas. Cet ingénieur génie civil a embarqué il y a quelques années dans un projet de terre stabilisée au Gabon, où il a découvert une passion : la pisciculture.

 Oncle_David

Pendant son séjour au pays des Bongo, il passa une partie de sa vie dans un séminaire. Là il accompagnait les séminaristes chaque matin dans une brousse pour donner de la nourriture aux poissons, dans un étang piscicole. Un peu comme une dévotion matinale en effet. L’appétit vient en mangeant dit-on souvent n’est-ce pas ? Il y a donc pris un goût presque religieux à la chose.

C’est ainsi que rentré à Lomé, il décide de faire de la pisciculture. Sans tarder l’oncle Céphas a lancé un appel pour acheter un terrain, en effet un bas-fond pour implanter sa nouvelle activité. Hélas, quand il a commencé à creuser les étangs piscicoles, quelle ne fût pas sa surprise ? Il se retrouve plutôt en face de gravier, de même qu’une carrière de sable, au lieu de la nappe phréatique qu’il espérait atteindre sans trop creuser. Mais là encore c’est une véritable aubaine pour lui. Il les exploita d’abord pour la construction des locaux du site.

Selon l’oncle Céphas, la construction du site peut être résumée en cinq (5) étapes ultimes. Il s’était agi dans un premier temps de creuser les étangs et les ensemencer (actuellement 500m² de surface d’eau). La seconde était et reste toujours celui de l’apprentissage. « Je n’avais pas de formation dans la pisciculture. Je suis donc allé apprendre sur Internet. Là-bas j’ai appris sur les paramètres de l’eau, l’influence du soleil, la pluie et l’environnement» confia-t-il.

De gauche vers la droite : Aké Amazan, l'oncle David, moi et la fille de David
De gauche vers la droite : Aké Amazan, l’oncle Céphas, moi et la fille de Céphas

Pour moi cette affirmation de « notre oncle » n’a fait que confirmer quelque chose que j’ai souvent l’habitude dire à mes amis : les jeunes peuvent retourner à la terre tout en restant connecter à Internet. Je n’ai aucun doute que mon affirmation peut faire bientôt objet d’une conférence sur l’agriculture, les Tics et la jeunesse. Ah oui. Bon. Revenons ici, à nos moutons. La troisième étape dans le processus de construction de la ferme piscicole la Main de Dieu a été le renforcement des structures, les étangs étant sujets à détérioration avec les vagues d’eau, les agents atmosphériques (le vent, la pluie, etc.). Nous avions sécurité ensuite les lieux me disait l’oncle, car les gens essaient de voler les poissons. Pour lui c’est une étape coûteuse en temps, en argent, en réflexion. Enfin il faut assurer la survie des poissons en améliorant leur nourriture.

Hélas cette aventure ne s’est pas faite sans (d’autres) entrave. Le plus complexe et surprenante est la commercialisation, le marketing autour de l’initiative « La Main de Dieu ». « Quand on cultive on ne pense pas qu’après les récoltes on peut ne pas vendre, et c’est une véritable surprise car si vous n’avez pas le courage, vous abandonnez juste. Cependant il faut persévérer ».

L’oncle Céphas a une vision claire de son projet. « Nous voulons nous implanter et se faire une marque ». C’est pourquoi il veut faire la différence en produisant du bio. « Nos meilleurs consommateurs sont les pharmacies, le corps médical, le corps ecclésiastique et des étrangers qui viennent ici au Togo. Pour ce faire une fois encore Céphas est allé sur Internet pour cibler son public. « Là celui qui connaît le bio, le naturel se dégage ».

Oncle David
Oncle Céphas

La ferme « La Main de Dieu se veut également un projet social. « Nous demandons aux gens sensibles aux bio de nous approcher / d’apporter leur soutien en tout genre. » De son côté Céphas croit fermement à l’auto emploi sur la chaîne. Cet ingénieur génie civil travaille activement avec une équipe dynamique d’une dizaine de personnes entièrement impliquées dans la vie de « La Main de Dieu ».

Même si « La Main de Dieu » n’a pas reçu de soutien externe, ce projet piscicole émergeant est apprécié et agréé par le ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage. Ceci se traduit par une assistance technique et des conseils sur tout ce qu’il faut savoir. Pour Céphas en Afrique notre identité c’est dans le bio et c’est en cela que nous pouvons être compétitives.

« Nos portes sont grandement ouvertes, nous recevons fréquemment des visites entre autres des écoles d’agronomie des universités de Lomé et de Kara, Infa de Tové, l’Ecole Supérieure des Techniciens Biologiques et Alimentaires (ESTBA). »

La perspective consiste à faire de ferme un site touristique où des familles peuvent passer des week-ends, pêcher et permettre aux enfants de découvrir les poissons. Céphas se veut poétique, pour lui l’idée consiste à amener les gens à se sentir dans le naturel, écouter la mélodie des oiseaux, le chant de l’eau. C’est d’ailleurs pourquoi il aménage actuellement un espace aéré sous les arbres et les palmiers sur le site, situé juste à trente minutes de route de la ville de Lomé. Aux curieux, prenez la route et allez découvrir « La Main de Dieu ». Peut-être qu’on se verra là-bas. Sinon ici pour mon prochain billet.


Comme si le tourisme était la panacée

Qui me dira le contraire que le Togo est un beau petit pays de l’Afrique de l’Ouest ? Qu’il est bercé magnifique par l’Océan atlantique et que c’est un atout – mal exploité – et une bonne chose ?

Qui me dira que le Togo n’attire pas chaque année des centaines de curieuses personnes qui veulent le découvrir, à travers ses différents sites touristiques, dont plusieurs ne sont que les reliques d’un passé plus flamboyant ? Soit.

Regardez plutôt ce joli documentaire, qu’on vous balance devant les yeux dans des rencontres qui n’ont souvent rien à avoir avec le sujet. Édulcoration ? Vernissage ? Revers de médaille ? Stop ! Regardons plutôt.

Le tourisme est un secteur clé dans le développement socio-économique de nombreux pays. Vrai. Est-ce cette compréhension des choses qui amène le ministère du tourisme du Togo a entreprendre des initiatives ? Parmi ces dernières, on peut citer la vulgarisation du Plan Directeur de Développement et d’Aménagement du Tourisme. Document élaboré avec l’appui de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et validé le 30 juillet dernier. Bien.

Le développement de tout secteur passe d’abord par l’élaboration d’un plan directeur. Pas étonnant. Je ne suis donc pas surpris de la joie manifestée vis-à-vis du Plan Directeur de Développement et d’Aménagement Touristique.

Vraisemblablement transportés par le succès de la rédaction, de la validation de ce document, des gens sont allés plus loin à mon avis. « Le tourisme est un indicateur de paix et de sérénité dans un pays » ou encore « le tourisme contribue à la réduction de la pauvreté et dans une certaine mesure à la paix mondiale ». Voilà des affirmations qui selon moi, méritent plus d’attention, sous un ciel comme celui togolais.

Puisque si ces formules sont une évidence sous d’autres cieux, elles ne sauront être considérées de la sorte sur tous les territoires, comme si le tourisme était la panacée aux problèmes de paix et de la pauvreté des togolais. Le tourisme au Togo, le portail magique ?

Allez y vous serez content frustré de lire de belles phrases du genre « du sourire d’un petit enfant à une cascade au cœur de la forêt, le Togo se révèle comme un pays des petits miracles, une pierre précieuse étincelante au bord des eaux bien plus polluées que jamais azurées du golfe du Bénin en Afrique Occidentale ».

Comme par miracle bien sûr, c’est sur ce portail que j’ai lu avec tristesse que les localités Agbodrafo, Baguida, Avépozo, entre autres, figurent parmi les villes du Togo, comme quoi, il y a là des sites touristiques ? Bon sang ! Ça vous déformez l’éducation, vous déformez l’histoire, la géographie aussi s’il vous plaît.

On dit que c’est l’heure de la pause ?

Mais l’heure viendra, et elle est déjà là, pour que les choses se fassent autrement. Aussi quand je regarde cette vidéo publiée sur Youtube, et soigneusement titrée « David y a cru, mais cette fois, c’est Goliath qui l’a emporté à Lama », me dis-je que de David à Goliath l’écart n’est pas que d’âge. Il est aussi temporel. Banale opposition de durée. L’ordre reviendra dans la cité. Ah les luttes, les luttes, nos luttes de classes !

Maintenant, monsieur le ministre du tourisme, j’aime bien votre démarche mais je vous dis que le tourisme togolais a besoin de prérequis politiques pour valider ses crédits. Le pays tangue sur les brisants de la politique. Hier encore c’était des gens dans la rue pour réclamer ce ne c’est quoi. Preuve que la paix dont on nous parle est remise en cause. Demain quelle scène ? Mais cela n’est pas de votre ressort, oui, oui. C’est pourquoi je parle de prérequis, de conjugaison politique.

Le Togo, « pays hautement touristique » ne saurait faire face à ses besoins de l’heure par le seul truchement du tourisme. Pour que « le tourisme soit un indicateur de paix et de sérénité dans un pays » comme le Togo, il faut améliorer aussi les conditions / climat politique. Nous ne pouvons pas sauter d’étapes. Aussi à l’heure où l’on parle de l’écotourisme avec force, le tourisme n’est-il pas une question environnementale importante. Vous savez, dans un pays où plus de 60 % de la population font leurs besoins dans la nature, je me demande quel sera le visage du tourisme écologique ? Mais qu’est devenue notre « Susse de l’Afrique de l’Ouest » ? Dites-moi s’il vous plaît !

Monsieur Victor Tfaraba, vous l’aviez dit et c’est vrai « Le tourisme reconnu mondialement comme étant l’un des secteurs les plus dynamiques dans la création de richesses et d’emplois, est malheureusement sous exploité dans de nombreux États africains, notamment notre pays le Togo, alors que celui-ci participe énormément à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations à la base ».

Le tourisme à lui seul ne saurait nous sauver le Togo de la situation actuelle. Je ne crois pas qu’il soit une sorte de baguette magique qui peut inoculer la paix, lutter efficacement contre la pauvreté au Togo. Le mal est ailleurs. Ces choses doivent se régler ailleurs. Nous devons travailler ensemble sur la souche de ces maux qui sont beaucoup plus politiques que touristiques.

Richard Folly.


Femmes et TICs pour le développement agricole

Marthe Montcho est une jeune béninoise, diplômée, elle a à son actif une Maitrise professionnelle en socio-anthropologie. Titulaire d’un Master en Sciences Animales / Élevage des animaux, elle est actuellement en formation à l’École doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin.

Sa particularité à la différence de ce qu’on peut voir chez beaucoup des jeunes de son âge, elle est plutôt passionnée de l’agriculture, de l’élevage. Optimiste, elle dit « voir le verre à moitié plein et non à moitié vide ». C’est précisément cet optimisme qui la maintient dans la ferme conviction qu’il est toujours possible en Afrique d’atteindre le développement agricole, d’éliminer la faim.

Je la connaissais déjà personnellement en 2013 à grâce à son blog célèbre l’agriculture au féminin.

Nous participions alors tous au concours YoBloCo, le prix du meilleur blog en agriculture organisé par le CTA, qu’elle a remporté. Mais pour moi tout cela se limitait seulement sur Internet. ET mon regard l’a croisé la semaine dernière à InnovAfrica 2014 à Lomé au Togo, ce fut une grande satisfaction.

Marthe_Montcho

Nous avions passé de longs moments à parler de l’innovation, de l’agriculture et de la jeunesse africaine. De loin je n’avais jamais imaginé le souci de cette jeune blogueuse du Bénin, engagée pour l’innovation dans le secteur agricole, de voir la jeunesse africaine inventer le bonheur tant recherché. Elle déplore à volonté le laisser-aller et le laxisme chez beaucoup de jeunes. « C’est une chance quand on est conscient et responsable » me disait-elle.

« En donnant aux jeunes Africains l’opportunité d’exprimer leurs talents, de mettre leurs innovations au service du développement de leur pays et de l’Afrique dans tous les domaines qui utilisent les technologies, il y aura une révolution dans le secteur agricole. Il y aura une pleine sécurité alimentaire en Afrique, le jour où les applications technologiques seront couramment utilisées dans l’agrobusiness ». Il s’agit ici d’une démonstration de son engagement pour la sécurité alimentaire, l’autonomisation des femmes et des jeunes à travers l’agro business.

Marthe insiste « Les femmes et les TICs soutiennent le développement agricole ». D’autant plus qu’elle coordonne l’organisation des femmes agricultrices du Bénin (Bénin Agri Women), elle pense que les technologies permettront de booster le développement agricole. C’est pour accomplir ces vœux qu’elle travaille avec les femmes de son pays, en leur donnant des formations, des appuis et conseils pour l’amélioration de leurs activités agricoles.

Quand elle est dans son pays, Marthe peut passer quatre jours au cours de la semaine à la campagne. Forte de cette expérience, elle affirme : « il n’est plus question de continuer à écarter les femmes de l’usage des technologies car contrairement aux pratiques d’autrefois, elles contribuent aujourd’hui mieux à la technologie et à l’innovation. Les Technologies de l’Information et de la Communication par exemple constituent un atout pour les femmes, pour développer leurs activités agricoles et d’assurer la sécurité alimentaire. »

Loin de le savoir elle-même, Marthe est plus qu’une simple blogueuse passionnée de l’agriculture, du développement rural et de l’amélioration des conditions de la femme rurale ; en me rappelant cette phrase que je tiens d’elle : « la femme rurale est souvent génératrice du revenu familial et peut augmenter considérablement son niveau de production agricole si elle a accès aux facteurs de production agricoles. Elle est tout simplement le moteur du développement agricole et rural. » Marthe MONTCHO est une vraie militante pour le développement de l’agriculture en Afrique et défenseure de la cause des femmes rurales.