Le littoral togolais menacé de pollution

Article : Le littoral togolais menacé de pollution
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1 novembre 2013

Le littoral togolais menacé de pollution

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« La géographie est une de ces sciences qu’il faudra toujours perfectionner. Quelque peine qu’on ait prise, il n’a pas été possible jusqu’à présent d’avoir une description exacte de la terre […] Heureusement, on rectifie sur les lieux ce que les géographes ont souvent tracé de fantaisie dans leur cabinet. Il est bien difficile, en géographie comme en morale, de connaître le monde sans sortir de chez soi. » Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie, sixième volume, 1771.

Voltaire n’a-t-il pas raison quand il nous invite à tendre vers la perfection géographique ? C’est – à – dire celle là qui adopte une réflexion et une aptitude rationnelle à l’égard de la planète, ses terres, ses caractéristiques, ses habitants, et ses phénomènes. Bref les relations qui existent entre l’homme et son milieu. Et je l’avoue, la découverte du monde peut être parfois frustrante pour celui qui – comme moi – nourrit une passion pour la nature et l’environnement. En effet sur les bords de la mer, à 35 km à l’Est de Lomé, la capitale togolaise, se trouve le village de Kpémé. Petit village de pécheurs, il a pris de l’importance avec la mise en place de l’usine de traitement de phosphate dont l’usine d’exploitation se trouve à Hahotoé. Mais c’est précisément cette importance qui constitue aujourd’hui le malheur de l’écosystème maritime et par ricochet celui des habitants de Kpémé et de leur activité principale, la pêche.

« Il faudrait que tous les souverains s’entendissent et se prêtassent des secours mutuels pour ce grand ouvrage. Mais ils se sont presque toujours plus appliqués à ravager le monde qu’à le mesurer […] »

L’humanité est passé du temps des grands souverains isolés dans les royaumes et les empires à l’ère de la souveraineté individuelle. Du coup aujourd’hui, l’État ce n’est plus le président et son entourage mais plutôt chaque citoyen soucieux du bien être de la cité. C’est dire que nous avons tous notre part de responsabilité à assumer dans la lutte contre la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique. Mais les faits restent évidant, même si les causes naturelles ne sont pas non plus négligeables.

En ce qui concerne le littoral togolais, la principale cause de la menace sur l’écosystème est liée aux activités humaines. La plus flagrante est celle de l’usine de traitement du phosphate de Kpémé qui déverse dans la mer les déchets issus du lavage de phosphate provoquant une marrée jaune. Conséquences, la pêche dans la zone est profondément touchée. Les poissons pour s’adapter à cette situation sont obligés de trouver demeure en haute mer fuyant ainsi le filet des pêcheurs.

Sur le plan sanitaire une étude menée par l’ONG Globe Vert en 2008, a prouvée que les habitants autour de l’usine de traitement du phosphate perdent les dents à la quarantaine d’années. Ceci à cause de la pollution des sources d’eau par les déchets de phosphate. En réalité le phosphate n’est pas nuisible en soi mais c’est son excès dans l’eau qui constitue le danger pour les populations de Kpémé et de ses alentours. Aussi les dégâts du phénomène ne sont-ils pas limités au Togo. Ils sont également ressentis au Bénin voisin. Lisez cet article de Hermann Boko, pour savoir plus.

Par ailleurs le littoral est également touché par le phénomène de l’érosion côtier. Il est dû aux facteurs hydrodynamiques manifestés par l’agitation accrue de la mer. La houle considérable et régulière qui s’y passe est d’une période de 12 à 14 secondes. Le transport littoral de sable qui se manifeste le long du littoral togolais, l’un des plus élevés au monde, contribue également énormément à la dégradation de l’environnement côtier du pays.

Bon allez, citoyens aux armes non pardon, aux arbres citoyens, nous chante Yannick Noah.

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