Entre Terre et Mer, le littoral ivoirien vu depuis Grand-Bassam

Article : Entre Terre et Mer, le littoral ivoirien vu depuis Grand-Bassam
Crédit:
14 mai 2014

Entre Terre et Mer, le littoral ivoirien vu depuis Grand-Bassam

Vu d’en haut, la photographie aérienne du littoral ivoirien est une histoire féerique. Mais si vous avez le privilège de foulé cette plage grâce à des pieds aventuriers, vous avez tout simplement envie de réécrire une nouvelle histoire.

Photo Philippe Couve
Photo Philippe Couve

Tout comme les autres pays du Golfe du Guinée, la Côte d’Ivoire dispose d’une ouverture maritime. D’une largeur moyenne de 500 kilomètre, le littoral ivoirien offre une plage de sable aux couleurs soleil. Selon une revue de l’Office Nationale du Tourisme Côte d’Ivoire, le littoral se développe d’Est en Ouest sur près de 570 kilomètre de côtes. « Ce qui en fait l’un des plus étendus des pays de l’Afrique de l’Ouest juste après le Nigéria. A l’interface terre-mer, il est de fait original, que la richesse et la biodiversité unique de ses milieux naturels-que composent des lagunes, mangroves, forêt dense humide ou marécageuse, savane-sont d’ampleur et d’intensité des pressions humaines qui s’y exercent au travers des activités telles l’agro-industrie, l’urbanisme, la pêche, le tourisme… », a précisé une autre revue. Selon cette dernière, « un canal assure la liaison entre l’océan et la lagune, évitant aux eaux bordant l’île Boulay de demeurer stagnante ».

Le littoral vu depuis Grand-Bassam a une autre image. Malgré la réhabilitation des infrastructures en 2011 et 2012, beaucoup de choses restent à maîtrisé. Par exemple à Grand-Bassam, l’érosion côtière est fortement constatée. Sur cette côte basse, les vagues sont particulièrement violentes. L’océan hydre, semble être largement plus haut que le continent. « Vous devez-vous assurer de votre capacité à nager à grande eau si vous tenez à vous baignez dans la mer » a exhorté Ziad Maloof, animateur de l’émission Atelier des Métiers de la Radio France Internationale à l’entame de la troisième session de la formation Mondoblog 2014, qui s’est tenu à Grand-Bassam du 02 au 12 mai 2014. « Si jamais malheur il vous arrivait, laissez-vous dérivé tranquillement vers la côte en attendant que l’on vous sauve » a-t-il ajouté en bon leader.

« Au mois de Juillet, c’est la montée des eaux de la mère. Elles deviennent assez violente et perturbent fortement les installations hôtelières » a déploré Abdoul* un habitant de Grand-Bassam. « La seule solution, c’est d’ouvrir l’embouchure pour que les eaux de mer se déversent un peu dans la lagune. Les autorités politiques ont promis que résoudre ces problème au plus à la fin de l’année 2014, mais jusqu’alors rien n’est fait » a ajouté Abdoul*.

Sur la plage, l’insalubrité peut être constatée par endroit. On trouve des sachets plastiques, des objets de tout genre, des bouteilles vides, des algues sans vie déversées par la mer etc. Des artisans de Grand-Bassam y passent le matin ramasser des bouts de bois qui peuvent encore servir dans la fabrication d’objets d’art. En dépit de la situation alarmante qui prévaut sur le littoral ivoirien, plus précisément à Grand-Bassam, force est de constater que de mauvaises pratiques continuent d’être enregistrées. Chaque matin, les équipes d’entretien des hôtels qui jonchent en chapelet la plage, creusent des trous sur la plage, et y enterrent les tas d’ordure. « Les algues mortes ne font pas plus de trois (3) jours dans le sable avant de pourrir et de disparaître complètement. Quant aux sachets, les bouteilles plastiques et les autres objets, ils y restent » a affirmé Jean* un garçon d’entretien avec qui j’ai parlé. On constate aussi par endroit que les débris de vétustes  paillotes sont une véritable source de pollution.

Face à tout ce constat, il urge d’une manière générale que les Agences Nationales de Gestion de l’Environnement de nos pays côtiers de l’Afrique que ce soit en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin ou n’importe quel autre pays doivent prendre la mesure des choses et mettre en place une véritable politique de gestion du littoral et de l’environnement.

*Par souci d’anonymat, des prénoms ont été changés.

Richard Komlan Folly

Partagez

Commentaires

vita
Répondre

C’est vrai que l’État doit prendre des mesures pour réhabiliter ce lieu, mais les habitants doivent également se responsabiliser. Pourquoi balancer des sachets et bouteilles en plastique dans la mer ? Tout le monde devrait faire un effort !

Richard Folly
Répondre

Évidemment la responsabilité en matière de gestion / protection de l'environnement est partagée. Chaque partie prenante devra donc bien jouer sa partition. Aussi faut-il de temps en temps sensibiliser les habitants et les populations sur les dangers de ces comportements regrettables. Un travail de longue haleine.